Sachez que derrière cette boutique, se cache avant tout une belle amitié ; celle qui lie Alice (Al) et Marion (Ma), les deux fondatrices du concept. Et puisque le hasard fait bien les choses, le nom « Alma » est étymologiquement issu de l’adjectif latin almus qui signifie nourricier.
Il est tentant de faire usage des artifices du récit romanesque, mais il est plus amusant de vous révéler que le concept ALMA a d’abord pris la forme d’une conversation WhatsApp. Tout simplement !
À l’époque, Alice embrasse une carrière dans le monde du Marketing Agroalimentaire, la Grande Distribution et la Restauration Commerciale. On est bien loin du profil de la jeune femme qui vous accueille aujourd’hui en boutique les mains plongées dans le terreau, prête à vous expliquer les bienfaits des granules de bouse de vache sur vos plantes. Marion, elle, est déjà beaucoup plus engagée. Elle travaille dans le développement durable, d’abord pour une ONG, puis pour un cabinet de conseil en stratégie climatique. Toutes deux semblent bien installées dans leurs vies professionnelles. Pourtant, Alice rêve secrètement d’entreprendre dans un projet en phase avec ses valeurs et Marion est pressée d’agir concrètement. Élaborer des stratégies pour aider des groupes internationaux à réduire leurs émissions c’est beau sur le papier, mais pour elle c’est trop abstrait.
C’est donc en bavardant sur WhatsApp, qu’Alice et Marion ont L’IDEE qui va définitivement les pousser dans les bras de l’agriculture urbaine. Emerveillée, Alice engage la conversation et raconte à Marion, sa seule amie écolo, qu’elle a lu un article sur les potagers urbains, aménagés sur les toits New-Yorkais. Marion connait bien le sujet, puisqu’elle travaille justement sur le dossier du plan climat de la ville de Paris dont l’ambition de végétalisation extraordinaire la fascine (100 ha d’ici 2020 soit 146 terrains de foot dont un tiers entièrement dédié à l’agriculture urbaine). Après New-York, elle le sait c’est au tour de Paris de s’emparer de l’extraordinaire phénomène.
Rapidement, ces deux là se passionnent pour le sujet, motivées par leur obsession de la verdure et de l’air frais. Ce n’est pas parce qu’on est citadin qu’on renonce facilement à Mère Nature.
Lancées comme des frelons, Alice et Marion s’en vont à la découverte des potagers parisiens et de leurs agriculteurs. Entre leurs mains expertes, elles s’initient au jardinage, pleinement conscientes de leur incapacité à faire pousser la moindre graine. Ne les jugez pas vous qui lisez ce texte. Elles sont loin d’être les seules et pour leur défense elles ont pris du galon. Bref, là-haut dans ces jungles végétales où fruits et légumes abondent c’est le paradis. Alice et Marion n’en reviennent pas ! Comme ici-bas, les agriculteurs ont réussi à recréer des écosystèmes surélevés en adaptant les méthodes agricoles traditionnelles aux contraintes de la ville.
Il y a donc une vie sur les toits de Paris ! 10 ha de fruits et légumes frais, extrêmement savoureux, d’une qualité exceptionnelle et surtout cultivés sans aucun pesticide. Sur ces toits remplis de couleurs et incroyablement organisés, les agriculteurs urbains ont su recréer un écosystème tout en relevant un défi de taille : repenser l’environnement urbain pour intégrer la nature dans la vie de ses habitants. Merci les agriculteurs urbains ! Merci à ces professionnels du vivant !
De ces rencontres inspirantes, Marion et Alice tirent deux conclusions : nous sommes nombreux à avoir oublié le vrai bon goût des produits et nous sommes peu à être initiés à la culture des fruits et légumes.
À ce sujet, les deux entrepreneuses n’hésitent pas à brandir des chiffres révélateurs. Si vous vous baladez par ici, cela peut toujours vous servir au cours d’un débat un peu musclé le dimanche midi en famille. En moyenne, les fruits et légumes parcourent 1500 km avant d’atterrir dans nos assiettes. Durant ce long voyage, ils ont largement le temps de perdre leur goût et leurs valeurs nutritionnelles, s’ils en ont avant de prendre la route. Ce n’est pas tout ! Notre alimentation représente environ un tiers de notre impact carbone, or 80 % de la population vivra en ville d’ici 30 ans. Il est donc urgent à leurs sens d’inverser la tendance dès maintenant en encourageant les urbains à se rapprocher de leur source d’alimentation. Mieux encore, d’aider les plus décidés à cultiver et jardiner chez eux, car c’est aussi ça l’agriculture urbaine : devenir l’acteur de son environnement et de son alimentation.
Tous ces chiffres qui résonnent dans la tête d’Alice et Marion, c’est ce qui les motive à trouver des solutions. Et pour cela, elles quittent leurs jobs respectifs pour se consacrer à l’agriculture urbaine et au jardinage en ville en créant ALMA Grown in town.
Parce qu’il est grand temps de rapprocher les citadins de leur alimentation et de les réconcilier avec le micro-maraichage en s’adaptant à leur mode de vie urbain ! Cultiver par soi-même n’est-il pas le meilleur moyen de prendre conscience de la valeur de son alimentation ?