septembre 17, 2018

"Lorsqu’il s’agit d’expliquer le concept de notre boutique aux clients intrigués, nous expliquons que ALMA Grown in town se définit avant tout comme un commerce dédié à l’agriculture urbaine. Qu’est ce qui se cache réellement derrière ce terme ?

Promu par la ville de Paris et surtout bien défendu par sa Maire, Anne Hidalgo, pour qui « l’agriculture urbaine n’est pas un gadget », ce nouveau mode de culture se répand rapidement à travers la capitale et ses alentours. Pour quelles raisons ? Sous quelles formes se déclinent-il?

Commençons par une définition simple : selon la FAO (Food and Agricultural Organization), l’agriculture urbaine et périurbaine (AUP) consiste à cultiver des plantes et à élever des animaux à l’intérieur et aux alentours des villes. Devenir acteur de l’agriculture urbaine c’est donc favoriser le développement de ces exploitations citadines, que ce soit en tant qu’agriculteur, éleveur, commerçant ou consommateur.

Ses bienfaits sont nombreux : tout d’abord au niveau de la qualité du produit et de ses bénéfices pour la santé. Saviez-vous qu’un français ingère chaque année environ 1,5 kg de pesticides à travers les aliments qu’il consomme ? Avec la production urbaine, aucun pesticide n’est utilisé, étant interdits en ville, et la garantie d’obtenir des aliments frais, sains et cueillis à maturité à travers une récolte quasi quotidienne et à proximité, est assurée. La mise en place d’un tel circuit court, rapprochant producteur et consommateur dans un rayon de moins de 5 km, permet d’acquérir des produits mûrs, de variétés diverses directement dans nos étalages et de réduire l’empreinte carbone que représente leur transport.

Ensuite, ce mode de culture engendre d’autres co-bénéfices ayant de nombreux impacts positifs sur l’environnement et sur l’homme.

Parmi eux, les effets de la végétalisation sur la gestion des eaux de pluie, la préservation de la biodiversité ou encore la baisse des températures.

Le verdissement des villes est probablement le moyen le plus évident de lutte contre le phénomène d’îlots de chaleur urbains, très répandu dans les grandes agglomérations. En ville, l’effet de chaleur est accentué par les activités humaines (système de climatisation, électroménager, réseaux de chaleur, transport, etc.). Ces rejets de chaleur viennent s’ajouter à la chaleur naturelle déjà élevée à cause du rayonnement infrarouge réfléchi sur les bâtiments et bitume et perturbent donc l’équilibre thermique local. Tout cela rend la qualité de l’air et les températures en ville difficiles à supporter.

La végétalisation de la ville se présente ainsi comme une solution à ce phénomène d’îlot de chaleur pour deux raisons : d’une part, l’ombre apportée par la végétation permet de réduire la température de surface des bâtiments en diminuant la chaleur emmagasinée. D’autre part, cet effet est renforcé par le principe d’évapotranspiration des plantes qui consiste, lors de la photosynthèse, à diffuser dans l’air l’eau perdue par la végétation, contribuant à réduire la chaleur et humidifier l’air.

D’autre part, l’agriculture urbaine prône une meilleure utilisation des eaux de pluie. En effet, dans le cas des cultures en pleine terre, les sols ont l’avantage de retenir les trois quarts des chutes pluviométriques et permettent ainsi de réduire les risques d’inondation en milieu bétonné.

Ainsi, consommer les produits issus de la culture urbaine permet non seulement de se nourrir sainement, de réduire la température ambiante mais également de sensibiliser les consommateurs en les aidant à prendre conscience de ce qu’ils mangent, à travers une transparence complète du système de distribution et de production.

Enfin, en terme de rendement, ceux-ci sont très intéressants : les plantations verticales utilisées sur les toits permettent de cultiver une cinquantaine de salades sur un mètre carré, là où l’on pourrait en planter seulement une dizaine dans la terre.
À titre d’exemple, la plus grande ferme de la capitale, qui doit voir le jour dans le 18e arrondissement de Paris, s’étendra sur 7 000 mètres carrés et les récoltes sont estimés à 50 tonnes par an à partir du printemps 2019. De quoi nourrir nombre de citadins !

Actuellement, la ville de Paris s’est fixée pour objectif de végétaliser 100 hectares d’ici à 2020 dont un tiers dédié à l’agriculture urbaine et le secteur se professionnalise. Les « parisculteurs » sont de plus en plus nombreux à investir les toits inoccupés des écoles, des gymnases, des universités et même de l’Opéra Garnier ! Ce sont désormais plus de 50 sites mis à disposition dans Paris, et plusieurs villes de France qui commencent à suivre le mouvement.

Mais comment cela pousse concrètement ? Une des techniques de production utilisées se nomme « aéroponie » ou « hydroponie » : il s’agit de grandes colonnes de culture dans lesquelles sont installées les plants de légumes et de fruits. Pas de terre, simplement de l’eau et des nutriments utilisés en agriculture biologique qui y circulent en circuit fermé. Résultat : les qualités gustatives sont excellentes et promettent des aliments gorgés de vitamines !
L’agriculture urbaine se veut le mouvement contraire aux productions agricoles nourries aux engrais chimiques, traitées aux pesticides, cueillies à moitié mûres, et qui parcourent de longues distances pour arriver dans nos assiettes.

On compte nombre d’autres techniques productives diverses et originales qui s’inscrivent dans la démarche de la production urbaine : en pleine terre, en cave ou même dans des containers dont les LED permettent d’activer la photosynthèse, reproduisant la lumière du soleil.

Et la pollution dans tout ça ? C’est la question que l’on nous pose le plus fréquemment. Puisque les fruits et légumes poussent dans Paris, ils doivent forcément être touchés par la pollution atmosphérique qui y réside ! Eh bien non : l’agriculture urbaine offre une meilleure qualité car cultivés sans pesticides, ni herbicides, interdits dans les villes.
De plus, d’après les ingénieurs, le lourd nuage de pollution qui plane au-dessus de Paris, stagne environ au deuxième étage des immeubles, à cause des métaux lourds qui le composent. Les potagers haut perchés sur les toits (5ème/6ème étage) sont donc très peu exposés aux particules fines. Enfin, ce système de colonne fermée dont nous avons parlé, isole les racines de cette pollution qui, contrairement aux idées reçues, s’assimilent par les racines et non par les feuilles. Le risque d’absorption de la pollution restant très faible, il suffit de laver ses produits avant de les consommer.

Pour toutes ces raisons, l’agriculture urbaine est loin d’être une lubie de « bobos parisiens », sans avantages concrets ni but précis. Si elle ne prétend pas rendre les métropoles autosuffisantes en termes de production agricole, elle peut cependant contribuer à atténuer la séparation des territoires et rendre les parisiens conscients de ce qu’ils mettent dans leurs assiettes.

C’est dans ce mouvement que notre boutique ALMA s’inscrit et nous avons à cœur de le faire connaitre aux parisiens, afin de construire ensemble la capitale végétale de demain !"

Alice & Marion


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